samedi 8 mars 2014

Christiane DELAROUX à L'Essence du Thé


L'Essence du Thé
a le plaisir d'accueillir l'exposition
 
Gwangju - Colmar
 
un ensemble d'œuvres de
 
Christiane DELAROUX
 
du 8 mars au 25 avril 2014

Cette plasticienne d'origine allemande est installée à Turckheim depuis plusieurs années. Après un cursus très ouvert allant de la pédagogie sociale au professorat d'activités manuelles (elle a travaillé pendant seize ans dans le monde de la création textile et de la réalisation de costumes de théâtre) elle décide de se consacrer pleinement à sa carrière d'artiste plasticienne. On retrouve la richesse de ce parcours dans ses œuvres, notamment à travers l'utilisation de tissus.

L'un des tournants de sa carrière trouve son origine dans la résidence d'artiste qu'elle a effectuée de septembre à décembre 2011 dans le Musée d'Art Contemporain de la ville sud-coréenne de Gwangju. Le titre de cette exposition, Gwangju - Colmar, y fait explicitement référence. Il tient lieu d'hommage et nous donne une clé essentielle pour comprendre son propos. Cette résidence d'artiste s'inscrit dans la continuité de sa rencontre à l'exposition Art Basel  avec l'artiste sud-coréenne Hoija Bang, rencontre qui a permis d'ouvrir les portes à une nouvelle créativité tout en renforçant la cohérence de sa démarche. Cette rencontre lui a permis aussi d'aiguiser son délicat sens de la nuance.
Christiane Delaroux aime la lumière, la couleur et la nature. Pour entrer dans son univers, il faut emprunter la passerelle de la transparence et de l'économie de la matière. L'œuvre ci-dessous est constituée de pans de non-tissé sur lesquels elle a cousu des éléments métalliques glanés au gré de ses recherches et de ses promenades.
Ces bouts de fil de fer sont tirés de l'oubli et mis en valeur. Ressemblant à des éléments d'écriture, ces gestes rendus visibles à travers la matière composent une calligraphie du quotidien. 
On imagine la main qui les a formés...
Au-delà de la démarche de la récupération, ce qui l'intéresse c'est l'objet qui est né d'une action humaine et qui porte encore en soi le mouvement qui lui a donné vie. Ces objets ne sont pas simplement inertes, ils sont l'expression d'une transformation.
Deux autres œuvres sont marquées du sceau de la transformation. Leur base est à chaque fois constituée d'une bande de métal circulaire habillée de non-tissé. Le jeu de la transparence prend ici une dimension absolument primordiale. Le volume en creux ainsi constitué est comblé avec des coquilles d'œufs vides ou de coques de physalis de couleur orange (œuvre en vitrine). Le non tissé est recouvert partiellement de cire d'abeille et teinté. Le résultat est d'une force exceptionnelle, tant sur le plan symbolique, que sur celui de la réalisation plastique. Le jeu de la couleur et de la lumière, la transparence et la simplicité des matériaux forment des évocations d'une poésie subtile et délicate. 
 
Un ensemble surprenant est suspendu en hauteur. Ces sculptures sont réalisées en washi, un tissu tissé à la main à partir des fibres de l'ortie, puis teinté. Ce type de tissu est marqué par son extrême rareté, par sa relative transparence et sa bonne tenue de forme.


Les trois petits tableaux suivants sont constitués de souvenirs de Corée : Accumulation de sachets de thés, composition réalisée à partir d'emballages de chewing-gum organisée à la manière des parquets de ce pays, composition à base de fragments de céramique sud-coréenne dans laquelle on peut percevoir l'importance de la couleur verte, omniprésente dans la vie quotidienne.


On peut également apprécier trois petits tableaux réalisés en peinture, ainsi que plusieurs dessins réalisés au crayon. L'artiste trouve dans le thème floral un support à la fois de concentration et de méditation.
 


Le travail de Christiane Delaroux est marqué par une créativité surprenante et une grande poésie. Elle va au-delà des objets et nous ouvre les portes d'un monde sensible et délicat.

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